
Toutes les informations et bonnes pratiques pour mieux vous orienter en matière de santé !
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La chirurgie du glaucome est décidée en dernier recours dès lors que la pression intraoculaire (PIO) n’est plus contrôlée, que la maladie évolue ou que les traitements précédemment mis en œuvre ne sont plus tolérés. Avant, pendant et après, le point sur ce que vous devez savoir sur cette opération réalisée en ambulatoire la plupart du temps sous anesthésie locale.
Au sommaire :
Quelle prise en charge pour le glaucome : Aigu ou Chronique ?
Quelle préparation avant l’opération du glaucome ?
Déroulement de l’opération du glaucome
La convalescence après l’opération du glaucome
Prix de l’opération du glaucome
Le glaucome est une maladie oculaire due à une augmentation de la pression oculaire, entrainant une atteinte du nerf optique et donc du champ visuel. Il peut survenir dès la naissance sous la forme d’un glaucome congénital ; ce cas particulier nécessite alors une prise en charge chirurgicale immédiate. Il peut être d’origine traumatique, ou la conséquence d’autres pathologies oculaires associées (forte hypermétropie, forte myopie, rétinopathie diabétique, etc.). Il existe plusieurs types de glaucomes. Le glaucome chronique (ou à angle ouvert), forme la plus fréquente, et le glaucome aigu (ou à angle fermé), plus rare.
Le glaucome est l’une des premières causes de cécité. La maladie est sournoise car la gêne visuelle ou les douleurs à l’œil n’apparaissent que tardivement. Seuls des examens réguliers chez l’ophtalmologiste afin de contrôler la pression oculaire permettent de le dépister. Il est d’ailleurs conseillé de faire des contrôles réguliers à partir de 45 ans en cas d’antécédents familiaux sujets au glaucome, de très forte myopie, de diabète ou de prise de médicaments prolongée tels que les corticoïdes.
Aujourd’hui, il est tout à fait possible de voir longtemps avec un glaucome, ce d’autant lorsque celui-ci est détecté et traité tôt. En effet, les grands handicaps visuels provoqués par cette pathologie oculaire sont de plus en plus rares, et les cécités, exceptionnelles. Cependant, comme toute maladie chronique, le glaucome nécessite une surveillance à vie, à un rythme qui sera déterminé́ par votre ophtalmologiste, et ce même après avoir été opéré.
En effet, son évolution peut se poursuivre même en cas de normalisation de la pression oculaire notamment si d’autres facteurs (circulatoires en particulier) interviennent.
La prise en charge dépend de sa forme :
En général, un traitement médicamenteux hypotonisant (administré le plus souvent sous forme de collyres/gouttes) est proposé en première intention pour le glaucome chronique afin de traiter l’augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil (hypertonie oculaire). Mais lorsque ce traitement médical ou celui par laser ne permet plus de contrôler la maladie, ou bien que les collyres prescrits ne sont pas ou plus tolérés (douleurs oculaires, allergie, fatigue…), la chirurgie doit alors être envisagée.
Plusieurs techniques chirurgicales existent, à savoir :
À noter : si l'intervention stoppe la progression du glaucome, elle ne permet pas, à la différence de la chirurgie de la cataracte par exemple, de récupérer les capacités visuelles perdues. Il faut savoir également que les traitements chirurgicaux du glaucome augmentent le risque de développer une cataracte.
Plusieurs semaines avant l’intervention, vous devrez peut-être, en cas d’irritation de l’œil, arrêter certains collyres trop irritants. Un collyre anti-inflammatoire vous sera alors prescrit. Par ailleurs, avant l’opération, vous devrez obligatoirement vous rendre à une consultation anesthésique. L’occasion de signaler alors au médecin anesthésiste tous les traitements que vous prenez ainsi que les examens que vous avez eus et leurs résultats.
Attention : si vous prenez des anticoagulants ou d’autres types de médicaments qui fluidifient le sang (antiagrégants plaquettaires : aspirine ou autre), n’omettez pas de le lui signaler. De même, vous devrez poursuivre votre traitement médical jusqu’à l’intervention au risque sinon de voir votre tension intraoculaire remonter. La veille et le jour de l’opération, une douche avec un savon antiseptique est préconisée afin de limiter autant que faire se peut tout risque infectieux.
L’intervention du glaucome se déroule toujours au bloc opératoire, en milieu chirurgical stérile, dans la plupart des cas en ambulatoire sinon au cours d’une brève hospitalisation. Réalisée sous microscope par le chirurgien aidé d’un assistant, sa durée est brève (moins d’une heure).
En pratique, vous serez installé sur le dos, la tête fixée à l’aide d’un sparadrap, avec l’œil opéré maintenu ouvert et un champ opératoire (drap) stérile placé sur votre visage ne laissant dépasser que votre œil. Vous ne verrez donc ni le chirurgien ni les instruments utilisés.
Dans la grande majorité des cas, l’anesthésie est locale (collyre anesthésiant) ou loco-régionale (le produit anesthésique est injecté à côté de l’œil et diffuse ensuite), le choix dépendant tout à la fois du type d’intervention, des habitudes du chirurgien et de votre anxiété. Un décontractant peut en outre vous être injecté par voie veineuse.
Précisément, l’opération, indolore, se décline en 7 étapes :
Selon les circonstances, le taux de réussite définitif de la chirurgie filtrante est de l’ordre de 60 % à 90%... au prix néanmoins de quelques ajustements et retouches postopératoires (grattage, sutures additionnelles, injection de substances anti-cicatrisantes, ablation des fils de suture au laser ou à la pince) en consultation de suivi ou au bloc opératoire afin d’ajuster le débit d’évacuation de l’humeur.
Enfin, notons que 10% des interventions se soldent par un échec partiel avec nécessité de la reprise d’un traitement hypotonisant en collyres, voire une nouvelle chirurgie soit pour réouvrir la zone précédemment opérée, soit plus souvent pour créer une nouvelle soupape à côté de la première.
Votre retour à domicile, accompagné par un proche ou en taxi, pourra s’effectuer le jour même de l’intervention, une à deux heures après. Le soir même ou le lendemain, vous démarrerez les traitements postopératoires (collyres antibiotiques + antiinflammatoires+/- collyres hydratants). Attention : le traitement pour la tension doit être arrêté dans l’œil opéré mais pour celui qui ne l’est pas. Le pansement pourra être retiré dès le lendemain par vous-même ou le chirurgien lors de la première consultation de contrôle postopératoire, lequel mesurera également votre tension oculaire (alors certainement basse) et vérifiera l’absence de complication. D’autres consultations de suivi postopératoire (3 à 4 en moyenne) sont aussi prévues dans les deux premiers mois suivant l’intervention.
En outre, un gel vous sera certainement prescrit pour calmer la douleur ou les picotements. Il peut être mis à volonté en fonction de votre inconfort dès lors que cela est fait à distance des gouttes anti-inflammatoires. La convalescence après une opération du glaucome est d’environ 7 jours. Un arrêt de travail peut vous être délivré si besoin (généralement pour 3-4 semaines).
Comme toute intervention chirurgicale, celle du glaucome peut engendrer des effets secondaires. Parmi ceux les plus fréquemment rencontrés, on retrouve :
À noter : l’activité professionnelle, l’utilisation de machines ou d’instruments dangereux, la conduite automobile sont déconseillées pendant une période limitée laquelle est définie au cas par cas par votre chirurgien.
Il n’y a pas à proprement parler d’aliments à éviter lorsque l’on a un glaucome. Reste que certains aliments sont à éviter telles les graisses animales. Pour d’autres, il est plutôt conseillé d’en modérer la consommation. C’est le cas du café (moins de 4 tasses par jour), et de l’alcool notamment. Quant au tabac, comme toujours ce dernier est à proscrire !
Le glaucome n'est pas inscrit sur la liste des affections de longue durée (ALD) établie par l’Assurance maladie. Néanmoins, vos soins peuvent être pris en charge à 100% individuellement au titre de la 31e maladie, c’est-à-dire si votre glaucome est considéré comme une affection grave et invalidante. C’est l’organisme de sécurité sociale dont vous dépendez qui en décidera après examen de votre dossier médical. Quoi qu’il en soit, que l’ALD soit reconnue ou non, l'opération du glaucome par un médecin conventionné de secteur 1 est entièrement prise en charge, à condition de suivre le parcours de soins coordonnés.
De même en est-il pour toutes vos consultations chez l’ophtalmologiste et chez le chirurgien (en secteur 1). À titre indicatif, une intervention pour chirurgie du glaucome oscille entre 600 € et 1000 € (en activité libérale et par œil), sachant que la base de remboursement de la sécurité sociale est de 209 €. En fonction des garanties choisies dans le cadre de votre mutuelle, cette dernière peut rembourser tout ou partie des dépassements (si praticien en secteur 2).
Par exemple, Santéclair, en cas de reste à charge élevé, prodigue auprès de ses assurés des conseils éclairés dans le but de revoir leur dépassement d’honoraires et d’éviter tout renoncement aux soins. À savoir que 60% des personnes ayant rediscuté avec leur chirurgie/anesthésiste ont obtenu une baisse du montant des honoraires.