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Quelle est la meilleure clinique psy ?
Cette question revient si souvent de la part d’usagers du système de santé ou de leur famille qu’elle est à l’évidence le signe d’une préoccupation particulière. On pourrait croire que la réponse est facile, qu’il suffit de quelques conseils appropriés ou de s’appuyer sur la réputation d’un établissement, d’un service, sur l’existence d’un palmarès, après tout il en existe pour les soins de médecine, chirurgie et obstétrique(1). Hélas, tout n’est pas si simple. On vous dit pourquoi grâce aux éclairages du docteur Rachel Bocher, psychiatre renommée, chef du service de psychiatrie au CHU de Nantes et présidente de l'Inter-syndicat national des praticiens hospitaliers (INPH).
Au sommaire :
L’hôpital public, un milieu instable
La psychiatrie insuffisamment attractive
Quelques conseils pour la prise en charge
Comment évaluer un établissement de soins psychiatriques ?
Comment Santéclair peut vous aider à trouver la meilleure clinique psy autour de vous ?
Quelle est la meilleure clinique de soins psychiatriques ? À cette question, le Dr Rachel Bocher répond à brûle-pourpoint : « Je ne peux pas répondre pour la simple et bonne raison qu’un établissement peut être très bon, voire excellent aujourd’hui et pas demain ».
L’hôpital public, un milieu instable
Face à son interlocuteur déconcerté, la cheffe de service, très au fait de la situation hexagonale, explique que les compétences et le niveau de formation des professionnels intervenants ne sont pas en cause : « les jeunes sont bons ». Non, ce qu’elle pointe, c’est « Le fonctionnement des organisations, passé depuis quelques années en mode zapping, chacun regardant si l’herbe n’est pas plus verte dans le champ d’à côté ». Depuis une dizaine d’années, infirmiers et médecins n’ont en effet plus de parcours constant et passent d’un endroit à l’autre, n’hésitant pas à changer d’exercice. Hôpital public, clinique privée, cabinet libéral, la mobilité professionnelle menace les organisations. Le Dr Rachel Bocher sait aussi à titre personnel de quoi elle parle. Ces derniers mois, trois des douze psychiatres de son service sont partis pour les raisons citées.
Projets de soins en péril
Certes, la montée des individualismes et l’effacement des valeurs collectives traversent toute la société. Mais, dans le domaine de la médecine, même si le sens de l’engagement perdure, les conséquences sont différentes. Elles portent atteinte à la mission première des services. « La qualité des soins ne dépend pas que de la formation et de ses acteurs, l’autre pilier essentiel c’est la stabilité de l’organisation. Un système qui n’est pas stable ne peut pas être durable » atteste la cheffe de service. En psychiatrie plus qu’ailleurs, la stabilité des équipes et leur cohésion est une condition sine qua non de la qualité des soins. « Face à des maladies graves, dans un contexte de crise suicidaire ou de décompensation sévère, il est nécessaire d’avoir un collectif soudé et pour le patient, d’avoir des référents différenciés : psycho, médecin, infirmier. Si tout le monde tourne tout le temps, on ne peut pas construire un projet, or les patients ont besoin de cela » insiste Rachel Bocher.
La psychiatrie insuffisamment attractive
Ainsi, un service peut tomber en 6 mois mais il faut compter entre 3 et 5 ans pour le relever. Une tâche de reconstruction qui s’avère difficile car entre départs à la retraite et pénurie de professionnels de santé qui touche les médecins psychiatres comme le personnel infirmier, la situation des ressources humaines n’a jamais été aussi tendue. Et les perspectives ne poussent pas à l’optimisme : 25 % des psychiatres en poste ont dépassé l’âge de 65 ans, 30 % des postes de praticiens hospitaliers à temps plein et 50 % des postes à temps partiels sont vacants(2). La psychiatrie est dans une impasse. Pour le Dr Bocher, la pandémie de Covid-19 n’a pas aggravé la situation, elle a juste mis en lumière « un effondrement progressif qui ne date pas d’hier ».
Quelques conseils pour la prise en charge
Un Français sur cinq est touché par des troubles mentaux au cours de sa vie. Or aujourd’hui, même si la santé mentale représente le 2ème poste de dépenses de l’Assurance maladie(3), « un quart des établissements du secteur public se déclare en grande difficulté pour répondre à la demande »(2). L’offre de soins ne suit plus. Ce constat de la présidente de l’INPH, la Fédération hospitalière de France (FHF), le fait aussi. Et c’est encore ce qui ressort de la question lancinante des assurés en mal de soin : « Quelle est la meilleure clinique psy ?». Aussi, à défaut de pouvoir y répondre, Santéclair dresse une petite liste de conseils qui peuvent se révéler utiles en fonction des situations rencontrées.
Comment évaluer un établissement de soins psychiatriques ?
La fragilisation de l’organisation des services de psychiatrie ne permet pas de garantir un niveau de prestations constant qui serait un indicateur pour adresser un patient vers un établissement plutôt qu’un autre. Parallèlement, la diversité des profils des patients est incompatible avec un mode d’adressage univoque. Les conseils qui suivent sont donc relatifs et doivent être pris avec précaution.
- Ne pas être plus exigeant que la situation le permet.
- Rester à l’écoute des conseils du médecin traitant, généraliste ou psychiatre.
- Recourir au bouche à oreille avec précaution, une expérience même très récente n’est pas nécessairement transposable, ni même le reflet d’une réalité objective.
- Consulter le livret d’accueil : souvent disponible en ligne, il présente l'établissement de santé et fournit des informations utiles à l'ensemble des personnes hospitalisées sur leurs conditions de prise en charge.
- Veiller à ce que la structure soit adaptée au profil du patient (âge, pathologie…).
- Se renseigner sur les tarifs des suppléments chambre individuelle et services additionnels et de leur prise en charge éventuelle par la complémentaire santé.
- Visiter l’établissement ou service, si c’est possible.
- Demander des informations aux professionnels de santé (médecin traitant, équipe soignante de la structure d’accueil), se renseigner sur l’existence ou non d’activités.
- Evaluer la coordination avec les acteurs du territoire, les possibilités de prise en charge en aval, notamment pour un accompagnement social
- Connaître la fréquence des points de situation avec le psychiatre.
- Comprendre le projet de soins proposé ou mis en place.
- Contacter le cas échéant une association de familles de patients, pour se faire épauler et partager les expériences.
- S’appuyer sur les avis du psychiatre référent et de l’équipe soignante
- En cas d’urgence psychiatrique, les bénéficiaires de Santéclair peuvent consulter l’annuaire en ligne : services d’Urgences psychiatriques et centres d’accueil et de crise géolocalisables à proximité du domicile sur : https://www.santeclair.fr/fr/beneficiaire/trouver-service-urgence
- Pour faire valoir une réclamation, sur les délais de prise en charge, sur une prise en charge ou la difficulté à trouver une structure d’accueil, s’adresser à la commission des usagers (CDU) de l’établissement ou à l’ARS (Agence régionale de santé)
Comment Santéclair peut vous aider à trouver la meilleure clinique psy autour de vous ?
Trouver les meilleurs établissements en psychiatrie pour la prise en charge de la dépression, la schizophrénie et les troubles bipolaires
La recherche des meilleurs établissements en psychiatrie pour traiter la dépression, la schizophrénie et les troubles bipolaires peut s'avérer complexe.
Pour aider les Français dont la santé mentale s'est détériorée, Santéclair, en partenariat avec Le Point, a établi un classement des meilleurs établissements psychiatriques, privés et publics sur ces trois pathologies. Ce service permet de découvrir les établissements les plus proches de chez soi et de pouvoir comparer la qualité des soins.
Un gage de qualité des établissements psychiatriques
Seuls les établissements ayant une évaluation globale de 15/20 ou plus figurent au palmarès. Être référencé dans ce palmarès est un gage indéniable de qualité, de plus en plus revendiqué par les établissements.
En complément de cette évaluation globale, une vingtaine de critères sont pris en compte permettant de faire un choix plus éclairé et adapté à sa situation.
Par exemple, le niveau d’activité de l’établissement pour l’intervention souhaitée est crucial : une intervention pratiquée régulièrement est un gage de fiabilité. D'autres indicateurs importants incluent l’indice de gravité des cas traités, la durée moyenne des séjours.
La notoriété de l’établissement, souvent basée sur les recommandations des médecins et des patients, est également un facteur de confiance.